Fusariose de l’épi (Fusarium graminearum / Gibberella zeae)

Fusariose de l’épi

Fusariose de l’épi : biologie de la maladie

La fusariose de l’épi est la moisissure de l’épi la plus répandue en Ontario. Le champignon hiverne sur les résidus de culture, et l’inoculum responsable de la fusariose de l’épi est présent chaque année.

Comme pour toute maladie, l’agent pathogène (Fusarium graminearum) a besoin d’un hôte sensible (le maïs) et des bonnes conditions environnementales au bon moment (l’apparition de soies) pour déclencher une infection. La primo-infection se fait par les canaux des soies quand le temps est chaud, pluvieux ou humide au moment de l’apparition de celles-ci. Le maïs est le plus susceptible aux infections lorsque les conditions météorologiques sont fraîches et humides de 2 à 10 jours après le début de l’apparition des soies.

Si les conditions météorologiques au moment de l’apparition des soies sont propices à l’infection, les conditions environnementales pendant le remplissage des grains déterminent la gravité de l’infection. Des températures chaudes associées à une humidité élevée, à une rosée abondante ou à des pluies fréquentes et à une couverture nuageuse accrue sont idéales pour la moisissure de l’épi.

Une infection secondaire peut découler de l’endommagement des épis (alimentation par les insectes ou les oiseaux, grêle, lésions mécaniques, etc.), lorsqu’une voie d’entrée est créée pour l’agent pathogène.

Fusariose de l’épi : description des dégâts

La fusariose de l’épi est caractérisée par une moisissure rosâtre-orange ou blanche; l’infection commence à l’extrémité de l’épi et, dans les cas graves, descend vers la base. En règle générale, un mycélium rougeâtre ne colonise qu’une partie de l’épi, mais dans les cas graves, l’enveloppe et l’épi peuvent fusionner.

Parfois, le champignon peut apparaître comme une moisissure de couleur blanche, ce qui rend difficile la distinction avec la fusariose de l’épi et du grain. Cet agent pathogène peut produire de nombreuses toxines, notamment le désoxynivalénol (vomitoxine ou DON), la zéaralénone (ZEN) et la toxine T-2. Si le grain doit être utilisé pour l’alimentation animale, effectuez des tests visant à déterminer les niveaux de mycotoxines.

En 2018, de nombreuses régions de l’Ontario ont connu un début de saison difficile et un stress dû à la sécheresse avant la sortie de la panicule. Tout stress sur les plantes les rendait plus vulnérables aux maladies.

Voici quelques autres facteurs importants qui ont contribué aux niveaux élevés de DON dans de nombreuses cultures en 2018 :

  1. De nombreux champs ont levé de manière inégale, principalement en raison des conditions de semis difficiles. Une levée inégale peut provoquer une apparition inégale des soies d’un plant à l’autre. Les épis des plants levés plus tard ont tendance à être plus petits. Ces épis plus petits auraient une enveloppe plus serrée.
  2. Le stress dû à la sécheresse lors de la floraison femelle peut ralentir l’apparition des soies ou provoquer une apparition inégale de celles-ci, ce qui allonge la durée pendant laquelle l’épi est exposé à l’inoculum de la fusariose de l’épi.
  3. Tout ce qui empêche les épis de se remplir jusqu’au bout provoquera une fermeture plus serrée des enveloppes. Les enveloppes qui s’étaient fermées de manière plus serrée étaient plus vulnérables à une infection. Cela peut être influencé par les caractéristiques des hybrides ou des facteurs tels que le stress dû à la sécheresse, une faible fertilité ou la compaction.
  4. Les épis dressés à la verticale présentaient plus de moisissure visible que les épis qui pendaient, ce qui permettait à l’humidité de s’en échapper. Les épis dressés peuvent être une caractéristique de l’hybride.
  5. S’il y avait un deuxième épi plus petit sur une plante, les niveaux d’infection semblaient être bien plus élevés.

Fusariose de l’épi : gestion

Pratiques de gestion pour réduire vos risques cette saison :

  1. Rotation des cultures. L’infection dans les cultures de maïs sur maïs sera pire. Si vous semez du maïs sur du maïs, alternez les hybrides.
  2. La sélection des hybrides est un facteur de gestion clé. Il existe des différences de sensibilité entre hybrides; semez plusieurs hybrides pour répartir les risques. Certains hybrides sont toujours meilleurs ou toujours pires que d’autres, mais chaque année est différente. Certains hybrides ayant de bons antécédents sur le plan de la moisissure de l’épi ont montré une forte sensibilité en 2018. La date de semis et la date de floraison ont eu une incidence sur le niveau de sensibilité de certains hybrides dans certains champs.
  3. Une levée uniforme est essentielle. Effectuez un entretien approprié du semoir et remplacez les pièces usées. Créez un lit de semence uniforme, évitez de semer dans des sols humides et veillez à maintenir une profondeur de semis uniforme.
  4. Semez en vue d’obtenir une population optimale. Une densité de plantes plus élevée peut augmenter les risques.
  5. Supprimez les insectes tels que le ver-gris occidental du haricot et le ver de l’épi. Ces insectes créent des voies d’infection secondaire pour la moisissure de l’épi. Les hybrides dotés du caractère Agrisure Viptera® sont extrêmement efficaces pour lutter contre ces insectes. L’insecticide Voliam Xpress® permet une destruction rapide et une maîtrise résiduelle dans les cultures d’hybrides sans le caractère Agrisure Viptera®.
  6. Utilisez un fongicide homologué pour la suppression de la moisissure de l’épi au stade R1 si la gestion de celle-ci est votre principale préoccupation. Si les maladies foliaires, telles que l’helminthosporiose du Nord du maïs, sont votre principale préoccupation, les fongicides comme Trivapro™ continuent de faire un excellent travail pour protéger le potentiel de rendement de votre culture.
Dépistez la fusariose de l’épi à partir des stades R5-R6 (du stade vitreux au stade du point noir/de la maturité). Récoltez tôt si plus de 10 % des plantes présentent une fusariose. Séchez et refroidissez rapidement le maïs récolté, et testez le grain pour détecter la présence de mycotoxines avant d’en nourrir le bétail.

Le meilleur moment pour gérer la fusariose de l’épi avec des fongicides est le stade R1 (apparition des soies) :
• R1 est la première étape de la phase reproductive.
• Les soies restent réceptives au pollen jusqu’à 10 jours après leur apparition.
• La fenêtre d’application pour optimiser les performances des fongicides est d’environ 7 jours à partir de R1.

Une fois que la culture atteint R2, la fenêtre d’application optimale est fermée.

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